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12/07/2007

Sans commentaire ...

Députés au comportement indigne.

0da1dbde3af81666e73170cca5b0d114.jpgLes 14 passagers, dont les deux députés de droite René-Paul Victoria et Didier Robert, voyageant en Espace Affaires sur le vol d’Air France entre la Réunion et Paris dans la nuit du 19 au 20 juin derniers ont sans doute du mal depuis à se regarder dans la glace. Tous ont refusé de céder leur siège à un vieil homme de 80 ans, qui venait de faire à bord un double malaise cardiaque, et à son épouse déclassés au départ pour laisser la place aux deux élus. Le comportement indigne de nos deux représentants donne une bien piètre image de notre île.


On peut être élus de la République et manquer totalement d’humanité. René-Paul Victoria, député-maire de la première circonscription, et Didier Robert le “tombeur de Paul Vergès” dans la troisième circonscription aux dernières législatives en ont fait l’éclatante démonstration sur le vol Air France du 19 juin dernier au départ de la Réunion. L ’histoire mériterait d’illustrer une leçon d’instruction civique. On se souvient de Jean-Louis Debré, président de l’Assemblée nationale refusant de céder son siège à Simone Veil coincé sur un fauteuil cassé à bord d’un vol d’Air France à destination de la Réunion. Décidément nos représentants se disputent la palme de la goujaterie et de l’inhumanité. Ce couple de personnes âgées - l’épouse a 75 ans, le mari 80 - casse sa tirelire pour venir voir leur fils installé dans notre île. Ils veulent voyager confortablement et s’offrent le nec plus ultra d’Air France sur la ligne de la Réunion  : l’Espace Affaires. À l’aller, aucun problème. Le couple débarque enchanté à Gillot. Le 19 juin, il se présente à l’enregistrement au comptoir Air France de l’aéroport Réunion - Roland-Garros. L’hôtesse d’accueil leur annonce une désagréable nouvelle. Ils ne voyageront pas en Espace Affaires, mais en Alizé. Pourquoi ? Fraîchement réélu pour l’un, fraîchement élu pour l’autre le dimanche précédent, les deux députés UMP René-Paul Victoria et Didier Robert sont invités à Paris par le chef de l’État Nicolas Sarkozy. Ils doivent le rencontrer le lendemain. Une entrevue dont nous nous sommes fait l’écho dans notre édition du 21 juin. “Comme dans chacune des escales d’Air France, explique Jean-Guy Lengliné, directeur régional de la compagnie, nous avons une liste de personnes prioritaires. À la Réunion elle compte une vingtaine de noms. Ces clients sont certains d’obtenir une place même lorsque l’avion est complet”. Tous les parlementaires locaux, entre autres, figurent sur cette liste. René-Paul Victoria et Didier Robert n’ont donc aucun mal à obtenir deux sièges en Espace Affaires. Mais la cabine ne comporte que 14 fauteuils. Deux passagers doivent donc être déclassés. “Dans ce cas de figure, poursuit Jean-Guy Lengliné, nous appliquons une procédure codifiée qui nous permet de désigner “deux volontaires”.

Vautrés à boire du champagne

Ce soir-là c’est notre couple âgé qui fait les frais de la sélection. En apprenant la chose, le vieux monsieur et son épouse sont très contrariés. En raison de son âge et de son état de santé, l’octogénaire doit impérativement voyager dans les meilleures conditions. Et puis après tout ils ont l’un et l’autre payé cher et même très cher le privilège de s’installer à l’avant. Pendant que nos deux députés sablent le champagne, vautrés dans leur siège lit, le vieux couple se case comme il peut en Alizé. La contrariété du départ ne tarde pas à avoir des conséquences. L’avion d’Air France a décollé depuis à peine une heure trente lorsque l’octogénaire fait un premier malaise. “Mon père a perdu connaissance, raconte son fils. Ma mère a aussitôt appelé une hôtesse”. Heureusement, comme cela arrive souvent sur un vol long-courrier, un médecin se trouve à bord. Il prend en charge aussitôt le malade. L’octogénaire est allongé sur le sol de la cabine. Les soins efficaces dispensés par le praticien du CHD de Bellepierre le raniment. Mais il doit rester couché pendant près d’une heure trente avant de retrouver ses esprits. Affolée, désespérée, craignant de voir son mari passer de vie à trépas en plein vol, l’épouse cherche à faire en sorte qu’il bénéficie de meilleures conditions de voyage. Le vol doit durer encore plus de neuf heures. Elle se précipite à l’avant de l’appareil et identifie sans peine les deux sièges que son mari et elle auraient dû occuper. La vieille dame y découvre nos deux députés savourant le confort de l’Espace Affaires. Certains témoins affirment qu’ils sont euphoriques sans doute la conséquence de la victoire vieille de seulement quelques jours. Toute à sa tragédie, la septuagénaire essaie de les convaincre de quitter leurs sièges. Elle plaide la cause de son mari, parle les larmes dans les yeux de son grand âge, du malaise qu’il vient de faire. Rien n’y fait. Didier Robert et René-Paul Victoria semblent collés sur leurs fauteuils. De guerre lasse, l’épouse retourne auprès de son mari. Il a retrouvé des couleurs, mais cela ne va pas durer. Un second malaise terrasse l’octogénaire. Une nouvelle fois le médecin intervient et le ranime à même le sol. L’équipage commercial d’Air France prend les choses en main. Les deux députés refusant toujours obstinément de bouger, une annonce est faite par le chef de cabine demandant si en Espace Affaires deux personnes veulent bien se dévouer pour céder leurs sièges. Personne ne bronche. Depuis cette fameuse nuit, certains doivent avoir du mal à se raser ou à se maquiller le matin devant une glace. Un tel manque d’humanité, notamment de la part de deux députés censés représenter la République laisse sans voix. En dépit de ces comportements inacceptables, révoltants notre vieux couple arrive sain et sauf à Paris. Ils ont depuis reçu les excuses de Pierre Descazeaux, directeur pour les Caraïbes et l’océan Indien d’Air France qui leur a offert à chacun un aller-retour Paris - Réunion en Espace Affaires. Espérons pour eux que leur route ne croisera pas une seconde fois celle des députés René-Paul Victoria et Didier Robert. L’un comme l’autre ont donné cette nuit-là une bien piètre image de la représentation nationale.

Alain Dupuis

Commentaires

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Le Modérateur

Écrit par : Le Modérateur | 12/07/2007

Oui Dominique, je suis d'accord avec toi. Ceux ne sont pas des êtres civilisés comme il en existe beaucoup malheureusement. Pour ces gens là, la politique doit être une affaire d'intérêt personnel et non pas ce qu'elle devrait être, à savoir une affaire de conviction. Honte à tous ces gens là.

Armand ABADIE.

Écrit par : Armand ABADIE | 12/07/2007

Je trouve ce comportement pour le moins lamentable.
Ces députés, qui représentent leurs électeurs à la capitale, et élus par eux, n'ont pas levé pas un seul petit doigt, alors qu'ils sont censés montrer l'exemple.

Aussi important soient-ils de par leur fonction, et dans de pareilles situations, le bon sens et la compassion doivent primés.

J'espère que Nicolas Sarkozy saura prendre des mesures pour sanctionner ce qui me semble de l'abus de pouvoir de la part des ces 2 députés.

Leny

Écrit par : Leny | 12/07/2007

Cette note m'interpelle.
Pourquoi ces députés auraient ils dû céder leur siège? Si un règlement stipule qu'une liste de passagers est prioritaire de par leur statut ou leur fonction, il faut appliquer ce règlement jusqu'au bout ou le modifier, sinon il n'a aucun intérêt. Ces sièges Espace Affaires sont donc celles des députés durant tout le voyage.
De plus, vous oubliez de préciser que le couple a sans doute été remboursé avant le départ.

Autre chose qui m'intrigue: pourquoi mettre en cause tous les passagers de l'Espace Affaire? Eux aussi ont payé le tarif plein.

Je rappelle aussi que nul n'est censé ignorer les conditions de vente, que ce soit concernant les passagers prioritaires ou la revente des places si l'on ne s'enregistre pas au moins trois quart d'heure avant le départ. Tous ces règlements tordus n'ont jamais choqué nos députés et les clients ont toujours dû supporter cela. Ce couple est il si fatigué qu'il lui est impossible de lire un contrat?

Madame Baud peut elle nous jurer qu'elle n'a jamais profité de ce régime privilégié de sièges prioritaires en tant que députée? Pourquoi ne s'en est elle jamais plainte à l'assemblée nationale et n'a-t-elle jamais demandé une révision de cette loi?

La note rappelle à juste titre que Monsieur Debré avait refusé de céder son siège à Madame Veil dans un vol d'Air France. Or je n'ai jamais entendu parler de cette affaire.
C'est assez étrange que les médias fassent soudainement les choux gras d'un fait similaire dès lors que le vol relie l'Outre Mer à la métropole.

L'époque où les noirs cédaient leur place aux blancs dans les transports en commun est révolue et certains ne semblent pas l'accepter. Donc sous couvert de maladie, de handicap ou de nécessité quelconque, ils essaient de faire revivre ce bon vieux temps avec tout ce que cela entraînait en matière de hiérarchie entre les races et de galanterie machiste!

Écrit par : babeil | 16/07/2007

La galanterie, madame, n'est pas machiste. C'est une règle de savoir vivre.

Écrit par : GM | 17/07/2007

alors là, babeil, vous faites fort !
"sous couvert de maladie" !!
"les noirs qui laissent la place aux blancs" !!!
"les privilèges" !!!
que d'amalgames, que de jugements,
monsieur ou madame, je ne sais pas, mais votre message est, profondément, malsain, déplacé, hallucinant.
je tombe de ma chaise en vous lisant.
offrez vous une (longue) psychothérapie.
ou relisez le message de Mme Baud, qui, lui, était plein de justesse et d'éléments objectifs.

Écrit par : LM | 17/07/2007

Babeil n'en est pas à son coup d'essai dans la provocation et l'outrance. Nous avons déjà eu affaire à son emportement sur différents sujets.

Écrit par : GM | 18/07/2007

Je ne fais pas de provocation et je ne m'emporte pas, j'exprime mon opinion, point à la ligne. Est ce interdit?

Écrit par : babeil | 18/07/2007

Je voulais seulement dire que des histoires semblables voire plus graves sont courantes dans les avions et les médias n'en parlent jamais. L'exemple de Madame Veil personnalité importante et célèbre montre que le sort des personnes âgées laissent indifférent, la preuve est que sa mésaventure est passée totalement inaperçue.
C'est ce qui me fait penser que l'indignation générale n'est pas tant dûe à la souffrance des personnes âgées mais plutôt que des noirs aient eu l'affront de refuser de se lever pour un couple de blancs, qu'ils en aient oublié leur devoir de servitude.
Admettez que cette affaire banale n'aurait jamais été relevée dans d'autres circonstances !

Écrit par : babeil | 18/07/2007

@ babeil,

"Pourquoi ces députés auraient ils dû céder leur siège? Si un règlement stipule qu'une liste de passagers est prioritaire de par leur statut ou leur fonction, il faut appliquer ce règlement jusqu'au bout ou le modifier, sinon il n'a aucun intérêt. "

Le réglement, rien que le réglement!!! Tiens ca me fait penser à des gens qui sous couvert d'appliquer les ordres de leurs supérieurs et le réglement nous ont prouvé jusqu'ou pouvez aller l'absurdité...
Un peu d'humanité!!!



"Madame Baud peut elle nous jurer qu'elle n'a jamais profité de ce régime privilégié de sièges prioritaires en tant que députée? Pourquoi ne s'en est elle jamais plainte à l'assemblée nationale et n'a-t-elle jamais demandé une révision de cette loi?"

Bah euh, ca c'est simple: Mme BAUD n'est pas députée mais conseillère de Paris! En conséquence, elle siège au conseil de paris et non à l'assemblée nationale...

Écrit par : Tito | 19/07/2007

@ tito,

N'exagérons rien, vouloir appliquer avec rigueur le règlement dans un avion relève du bon sens même face à une situation légèrement critique. Cela n'est en rien comparable avec l'attitude de soldats obéissant les yeux fermés au régime nazi. Pour votre information nous vivons en démocratie et le contexte est totalement différent.
Faire une telle comparaison est un exploit dont vous seul êtes capable !

Écrit par : babeil | 19/07/2007

@ babeil,

Peut être que la comparaison est un peu osée (quoique par rapport à celle sur la ségrégation!!!) mais c'est la même justification...
Je vous rappele pour votre information que le régime nazi auquel vous faites allusion et arrivé au pouvoir de façon démocratique...

En tt cas je ne m'avancerais pas sur l'exploit dont je suis seul capable n'ayant pas le plaisir de te connaître!!

M'excusant encore d'avoir osé vous contredire!

Écrit par : Tito | 20/07/2007

C'est quand on ne ne vit que par les règles qu'on ne réfléchit plus du tout ...
Je voyage en classe affaires de temps en temps. J'entends parler d'un pépé faire un malaise par exemple, hé bien je cède ma place sans discuter et tant pis pour l'argent dépensé.

Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a plus de porcs qui marchent sur les deux pattes plutôt que sur leurs quatre pattes.

Écrit par : Alvoria | 06/09/2007

Avec un peu plus d'éducation, d'humanité et de respect des autres notre société irait mieux.

On le constate tous les jours, la violence, l'insulte font partie de notre quotidien partout, dans tous les milieux et dans tous les domaines

La diffamation reste aussi une arme tranchante pour ceux qui se sentent démunis d'autres moyens de réponse

C'est dommage, regrettable, et ce n'est pas ce que je souhaite comme évolution des relations humaines pour demain et pour nos enfants.

Nous devons tous y contribuer

Merci de votre témoignage

Dominique BAUD

Écrit par : dominique BAUD | 07/09/2007

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