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23/01/2011

Cela ne fait pas honneur à la démocratie

Au hasard d’une émission de télévision, j’ai entendu Marine Le Pen, dénoncer une modification furtive du mode de scrutin électoral des prochaines cantonales, décidée en fin d’année dernière.

Cette mesure a pour conséquence d’augmenter le minimum de voix requises au soir du 1er tour, pour pouvoir se maintenir au second. Il est clair qu’une telle mesure a pour objectif, à défaut d’avoir pour conséquence, de limiter ou empêcher la présence au deuxième tour des candidats représentant des partis de plus petite taille, ou des candidats libres, voire même d’interdire une triangulaire.

Avant d’écrire cette note, je suis allée vérifier tant je réprouve la méthode. Changer un mode de scrutin, quelles qu’en soient les bonnes raisons, à 3 mois d’un scrutin et en catimini, n’est pas digne de ceux qui se revendiquent d’être des représentants du peuple, et d’agir au nom de la démocratie.

Permettez-moi donc de vous rappeler ici le mode de scrutin qui vaut partout en France sauf à Paris, où les conseillers de Paris sont à la fois conseillers municipaux et conseillers généraux.

« Les élections cantonales se déroulent dans chaque canton. Elles sont organisées sur deux tours, sauf si l'un des candidats en présence obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25% des électeurs inscrits sur les listes électorales.12,5% des électeurs inscrits sont nécessaires pour qu'un candidat accède au second tour. Si un seul candidat franchit cette barre, le candidat arrivé en seconde position participe également au second tour. Dans le cas où aucun des candidats ne franchit ce seuil, les deux candidats arrivés en tête s'affrontent au second tour ».

Et c’est en effet la loi n°2010-1563 du 16 décembre 2010 - article 2, qui a modifié l'article L210-1 du Code électoral. En conséquence, le seuil de maintien au second tour passe de 10,0% des inscrits à 12,5% des inscrits.

Un jour, qui n’est peut-être pas si loin, ce genre de méthodes qui déshonore la Politique avec un grand P, se retourneront contre ceux qui les auront décidées et votées mais aussi contre ceux qui ne les auraient pas combattues.

A ce titre, je ne me souviens pas avoir entendu les socialistes contester cette mesure. Et pour cause.

Dominique Baud