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11/01/2010

Un homme libre, un homme de convictions

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Samedi, un commerçant du XVème avec lequel je discutais, en est venu à me parler du décès de Philippe Seguin, en soulignant tant le ridicule que l’hypocrisie de bon nombre de ceux qui se sont exprimés après son décès. Pour lui, la classe politique n’est pas un exemple de sincérité et c’est pourtant un de nos électeurs, mais pour combien de temps encore ?

J’ai ressenti la même chose en lisant ou écoutant de nombreuses déclarations. Et voilà qu’aujourd’hui, certains se mettent à le tutoyer, à honorer son indépendance, sa force de convictions… alors même que c’est justement son refus des compromissions qui a compromis la carrière politique qu’il aurait pu faire. Car du caractère, Philippe Seguin en avait.

Si je peux affirmer cela aujourd’hui, c’est après avoir travaillé avec lui, au début de mon mandat de Conseiller de Paris. Je ne l’avais pas soutenu au moment des élections municipales de 2001, fidèle, moi aussi, à mon refus du parachutage. Et pourtant, une fois élue, je n’ai pu que saluer la confiance et le soutien qu’il m’a accordés pour représenter et intervenir au nom de notre groupe politique, notamment sur ce qui concernait la politique familiale et la petite enfance. Merci Philippe de m’avoir permis de faire mes premières armes dans une arène politique pas toujours tendre.

J’avais eu aussi l’occasion de saluer la pertinence de ses interventions en qualité de premier président de la Cour des Comptes. Et, il m’a toujours répondu…

Dans un monde politique où il ne faut pas déranger. Il dérangeait, car il était libre, il s’était donné les moyens de l’être. C’est ce à quoi devrait aspirer tout responsable politique.

J’aurai une pensée pour vous Philippe, demain, et surtout pour ceux qui restent, pour votre famille.

Dominique Baud