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13/02/2012

Mensonges

Renault ouvre une usine géante à Tanger, au Maroc, qui devrait à plein régime construire entre 150 000 et 170 000 véhicules et à terme, employer 6 000 salariés…. à 250€ par mois; et son PDG, Carlos Ghosn, voudrait nous faire avaler que c’est bon pour la France…

Carlos Gohn explique qu’il a pris sur le moyen terme l’engagement que la production augmentera tous les ans, et que cette ouverture d’une usine au Maroc, n’est pas au détriment de la France, et va au contraire augmenter la charge du travail en France, notamment dans les pièces détachées et la recherche.

Mais, si cette augmentation de la production de Renault a progressé de 1,5% par rapport à 2010 sur les voitures et utilitaires légers, en comptant seulement les voitures, la production de Renault française aurait elle, baissé de 6,4% l'an dernier, alors même que celle de Citroën, par a augmenté de 10,4%....

A Flins, on parle de 1.100 emplois perdus, de seulement 150.000 voitures produites par an, au lieu des 400.000  produites par an il y a 6 ou 7 ans.

Car, quelles sont les réelles conséquences de cette ouverture au Maroc sur les produits réalisés en France, les achats, l'investissement en recherche et développement, l'emploi. On nous dit que c’est que du bonus. Mais qui le dit, Carlos Ghosn, une fois les choses faites. Où sont les études, les chiffres. Après, il sera trop tard pour pleurer.

Ce qui est sûr, par contre, ce sont les importants avantages fiscaux pour la société….

Et dire que nous sommes en pleine campagne présidentielle où les slogans du « made in France » et du « patriotisme industriel » fusent de toute part.

Et ce, avec des études qui confirment que depuis 2009, quelques 880 sites industriels auraient été fermés en France depuis 2009 et qu’environ 100.000 emplois industriels auraient été perdus pour seulement 494 sites nouveaux.

Avec le taux de chômage au plus haut, il y a de quoi à se poser de réelles questions quant aux raisons de ce choix et aux vrais bénéficiaires de cette opportunité.

On dirait que pour une fois, une certaine unanimité lie les responsables politiques.

 

Christian Estrosi, ancien ministre de l’industrie, n’a pas hésité à déclarer que « Renault joue contre la politique du gouvernement et contre l’industrie française ». Il parle même d’une « annonce tout à fait insupportable voire scandaleuse", d’un « comportement amoral", d’un choix  « dangereux et insoutenable".

 Gérard Larcher en exprimant ses réserves, a exprimé ses souhaits que "Renault travaille avec des sous-traitants français".

 Au Front National, on parle de "système absolument fou" et du scandale qui consiste à ce que "Nos territoires se vident avec l'argent prêté par la France et l'Union européenne ».

Dans l’équipe de François Hollande, on rappelle que « Renault avait reçu en 2009 trois milliards d'euros sous forme de prêts avantageux de l'Etat en échange d'engagements sur le maintien de la production en France ».

Nicolas Dupont-Aignan déclare quant à lui qu’«pays qui n’a plus d’industrie, n’a plus de recette fiscale est en danger ».

 Quant Dominique de Villepin, il plaide pour une « montée en gamme des produits français ».

Et maintenant on fait quoi.

Car des engagements ont été pris par Renault. A qui revient-il de les faire respecter ?

Et, pendant ce temps là, Carlos Ghosn est le dirigeant d’entreprise le mieux payé de France avec une rémunération, qui en 2009 a atteint la somme de 9.2 millions d’euros, dont on dit qu’une partie aurait été dissimulée aux actionnaires alors que dans le même temps, Renault annonce d’excellents résultats commerciaux et financiers en parallèle de plans sociaux aux frais de la collectivité.

Dominique Baud