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25/11/2006

Compte rendu du café politique avec Xavier Lemoine

Introduction de Dominique BAUD :


Bonsoir Xavier LEMOINE,

Nous sommes heureux de vous accueillir ce soir dans le 15ème arrondissement de Paris.
Vous êtes le Maire UMP de Montfermeil, une commune d’un département qui fait souvent parler de lui, la Seine Saint Denis, le 93.
Pour parlez de vous en quelques mots, permettez moi d’utiliser un extrait d’un article du Monde, du 2 juin 2006.
« Dans la principale rue commerçante de Montfermeil, le Maire, Xavier LEMOINE, 46 ans, marche à grands pas. On l’arrête, on lui serre la main, on le félicite et salue son courage : Là où les jeunes de la cité l’insultent et où les médias et une partie de la classe politique lui reprochent d’être irresponsable, les habitants l’encouragent à tenir bon. L’élu UMP, accusé d’avoir jeté de l’huile sur le feu des banlieues, sourit du décalage entre l’analyse des élites parisiennes et le vécu des habitants de banlieue, ceux qui subissent de plein fouet la hausse des violences aux personnes… »
Et bien nous, c’est justement pour ce courage qui est le vôtre que nous avons souhaité entendre votre témoignage ce soir.
J’en sais quelque chose, toutes les vérités ne sont pas toujours bonnes à dire, mais c’est seulement ainsi que nous changerons les choses, que nous mettrons chacun devant ses responsabilités, que nous réconcilierons les citoyens entre eux avec la politique et leurs élus et que demande notre société ira mieux.
« Concilier le dialogue et la fermeté, associer les familles et l’école, réconcilier les citoyens avec leurs élus, c’est réintroduire la notion d’autorité et de son respect par tous lorsqu’elle s’impose par son caractère juste et incontournable »
C’est autour de ce thème que nous allons débattre ce soir.


Guillaume MENAGER, qui a organisé cette réunion, va organiser les débats autour de votre témoignage d’abord puis en permettant à chacun de s’exprimer et d’engager ainsi un vrai débat.

GM : Qu’avez-vous fait pour susciter tant de passions de la part des médias ?

XL : J’ai observé la situation de ma commune. Je ne me suis contenté de relater des faits. Avec l’accord de la population, j’ai pris des mesures. Le rôle d’un maire est de protéger les habitants de sa commune : une augmentation des 600% des vols avec violences méritaient une mobilisation !


GM : Sentez-vous de la part des habitants de votre commune une plus grande demande d’autorité ?

XL : Le sens premier du terme « autorité » est de porter à sa perfection des valeurs. Il faut être vigilant et différencier cette notion de l’autoritarisme qui fait preuve d’arbitraire.
Le problème actuel auquel la société aujourd’hui est le relativisme total dont font preuve les autorités et qui ne peut que stimuler l’islamisme. Or, une autorité n’est intéressante que lorsqu’elle met fin aux abus. Il faut donc veiller à ne pas « démonter » le système et garder toujours un certain équilibre. L’usage abusif de l’autorité ne peut que faire empirer une situation déjà fragile.

Par ailleurs, nous sommes dans un système laïciste qui sépare de force le spirituel et le matériel. Il suffirait de les distinguer, alors qu’aujourd’hui, le spirituel est refoulé dans la sphère privée. Car l’ordre terrestre doit rendre des comptes à l’ordre spirituel.

GM : Il existe d’autres structures d’autorité que celles issues du suffrage démocratique. La religion en fait partie. Vous êtes favorable à la construction d’une mosquée à Montfermeil. Comptez-vous capitaliser l’effet d’autorité que cela représente sur ceux de vos administrés qui sont musulmans ?

X.L : Plusieurs remarques tout d’abord :

il y a 54 000 habitants sur l’agglomération de communes, 28.000 habitants à MONTFERMEIL dont 26. 000 musulmans.
Il n’existe pas de lieu de culte musulman
au nom de la liberté de conscience, j’ai pris la décision de faciliter l’achat d’un terrain pour le culte par les autorités musulmanes.
il faut différencier les hommes du système qui font preuve de violence et la religion.
Mon objectif, en construisant cette mosquée, est de donner une visibilité à une réalité qui existe déjà. Je rajouterai qu’il appartient à chacun de garder sa place afin que l’autre ne soit pas, à outrance, expansionniste.

GM : Nous sommes à la veille d’échéances importantes. Qu’attendez-vous d’un candidat à des élections nationales en termes d’affirmation de l’autorité ?


X.L : Au-delà de l’autorité, le candidat doit avoir de grandes et fortes convictions. Mais surtout, il faut qu’il ait le courage nécessaire afin de les rendre concrètes dans les faits.
Trop d’hommes politiques en restent encore à la langue de bois.
A ce sujet, je voudrais saluer le courage du Préfet de Seine Saint Denis qui a eu le courage de dénoncer une situation qui ne doit plus durer.


Questions posées par le public :

Quel peut être le rôle de l’Etat dans le contrôle de l’Islam ?
X.L : Le contrôle de l’Etat sur l’Islam est illusoire. En ce qui me concerne, je considère que la laïcité est une distinction entre l’ordre temporel et l’ordre spirituel. Mais en aucun cas, une stricte séparation. La population musulmane est nombreuse dans les banlieues. A ce titre, les maires des banlieues sont à l’avant garde de l’histoire de France. La société française n’a donné aucune règle aux enfants durant 20 ans mais a plutôt instauré « un droit à l’indifférence ». C’est ainsi, que j’ai proposé à mon conseil municipal la construction d’une mosquée afin que le culte musulman soit pratiqué dans des conditions décentes.

Que pensez vous du système d’intégration français?
X.L : A ce titre, je souhaiterais donner trois nouvelles orientations à la politique de la ville :

  • Apprentissage du français et des œuvres de la langue française.
  • une aide à la parentalité avec pourquoi pas une réaffectation des fonds d’allocations familiales lorsque les parents ne parviennent plus à exercer leur autorité parentale et un élargissement des dispositifs de réussite éducative.
  • La connaissance et la fréquentation de la culture française classique. 

Comment envisagez vous dans les banlieues les liens avec le milieu associatif ?
Les associations jouent un rôle très important pour la reconstruction du lien social. Néanmoins, il faut distinguer deux types d’associations : celles qui ne veulent pas que la situation dans les banlieues s’améliore car c’est leur fonds de commerce et celles qui aspirent réellement à aider les personnes en difficulté. C’est ainsi, qu’à l’occasion de toutes les demandes de subvention, je choisis des critères de dicernement pour le financement des associations. Si leur objectif est de construire une « trajectoire ascendante », elles auront le soutien de la mairie…..


Question de Dominique BAUD
Quelle est votre position quant à la régularisation des sans papiers et l’inscription à l’école de leurs enfants ?

Ces enfants avec la complicité de leurs parents, de certains directeurs d’école ou autres fonctionnaires, manipulés par certaines associations connues pour leurs liens avec l’extrême gauche et ceux communément appelés « responsables politiques », doivent-ils être à nouveau inscrits à l’école ?

Quelle équité, en comparaison des dossiers que doivent constituer les familles françaises pour inscrire leurs enfants à l’école. Et, n’en doutons pas, ensuite pour le logement, le RMI, la CMU et tout ce qu’on inventera encore.

Que répondre à nos familles qui attendent un logement depuis des années ?

Aujourd’hui, elles s’interrogent : pourquoi respecter la loi, pourquoi travailler et payer des impôts, pourquoi éduquer ses enfants, leur apprendre le travail, le respect, l’effort, le mérite ?

Qu’en est-il du respect de La loi Française par tous ceux qui revendiquent de venir s’installer dans notre pays ? Et, si on veut vraiment les aider, n’est-il pas mieux de mettre en place des mesures d’accompagnement pour les aider, dans leurs pays, à développer ce qui leur donne envie de venir en France.


X.L : Il faut des dossiers administratifs pour toute demande. Il faut faire strictement respecter la loi vis-à-vis de la régularité. Et s’assurer des qualités de résident régulier et du paiement des impôts locaux. Bien sûr, l’inscription des enfants pose des cas de conscience.

Le taux moyen d’occupation des locaux en IDF est de 2,35, il est de 6 à Montfermeil.

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