Un compte-rendu de mandat bien étrange…

Ce 24 avril, soit entre les deux tours de l’élection présidentielle, René GALY-DEJEAN nous propose une réunion, intitulée « Compte-rendu de mandat ».
Le préau de l’école Saint-Charles est plein, vers 19h15, lorsque nous nous y rendons. J’évalue à peu près à 250 personnes le nombre des présents.

 

Le Maire du 15ème a du mal à se faire entendre malgré l’estrade et le micro. Il commence par vouloir se justifier des mauvais renseignements donnés par l’enquête de L’Express et sur Internet, concernant son action en tant que député. En effet, il est « LE spécialiste de la défense » et à ce titre, « tout ce qu’il fait est secret et il est normal que nous n’en sachions rien… ».
Il conteste la décision de l’UMP d’avoir refusé de lui donner l’investiture et notamment de ne pas avoir donné au ministre parachuté (il ne citera pas son nom…) la 12ème circonscription, suite à la décision d’Edouard BALLADUR de se retirer.
Il conteste la candidature de Philippe GOUJON, déjà sénateur et d’ailleurs « très bon sénateur », selon ses propres termes.
« Ne serait-ce que pour réprouver ce comportement en accaparant ce poste, il veut rendre la parole aux électeurs ». Pour lui, la démocratie doit-être rendue aux électeurs qui trancheront.
Cela fait au moins un point sur lequel nous sommes d’accord.
Je compte sur lui pour respecter donc le choix des électeurs au soir du 10 juin.
Mais curieusement pourtant, il ne me reconnaît pas le même droit et redit comme il le disait il y a 6 ans, et les électeurs s’en souviennent « qu’il faut lui accorder un dernier mandat afin qu’il puisse préparer la relève avec les élus et les non élus qui sont autour de lui… ».
Curieusement je n’existe pour eux dans cette campagne que pour recevoir des menaces en tout genre : « on me promet des mesures coercitives, pourquoi pas un contrôle fiscal…. » J’entends de-ci delà que je suis « l’emmerdeuse… », « que ma candidature est un scandale… », « …Qu’on va peut-être trouver quelque chose.. Peut-être même, on va chercher… Ou même inventer, qui sait !!! ».
Tout ceci est pour moi l’expression la plus honteuse de la politique.
Ceux qui se sentent concernés se reconnaîtront.
Pour revenir à notre compte-rendu de mandat et à des affaires plus municipales, René GALY-DEJEAN dénonce le sectarisme de l’UMP qui aurait interdit aux élus d’aller à l’inauguration du tramway.
Quand on sait comment le Maire du 15ème traite ses élus, c’est, et pardonnez moi l’expression, « l’hôpital qui se moque de la charité ».
D’ailleurs, cachez le naturel il revient au galop, lorsqu’il déclare qu’il n’a pas besoin d’élus pour faire partie de la commission logement qu’il a crée autour de lui, que « avoir des élus ne lui apporterait rien de plus pour ce qui est de sa propre responsabilité ».
Il parle de ce qui est pour lui « le scandale de Beaugrenelle ». Pour autant, il n’a jamais pu me donner les raisons de fonds de ses objections à ce projet que j’ai voté, qui correspond aux souhaits de la majorité des riverains, qui créera plus de 1.500 emplois, et pour lequel il a toujours refusé une présentation tant au sein du conseil d’arrondissement qu’en présence du C.I.C.A.
Il s’insurge à juste titre contre la politique de Denis BAUPIN, adjoint au Maire de Paris chargé de la circulation et des transports, et le voilà parti sur le statut de Paris.
Mais il oublie de dire à qui profite le statut de Paris, c’est à dire au Maire de Paris en place, quel qu’il soit.
Et donc, que personne n’a jamais voulu le changer, au risque de donner du pouvoir à des mairies d’arrondissement de « couleur politique différente ».
Qui osera… L’avenir nous le dira. Mais d’abord, il faudra trouver un député pour faire une telle proposition de loi. Que ne l’a t-il pas fait avant… ?
Mais dire aujourd’hui que l’application de la démocratie est un « déni de démocratie » de la municipalité actuelle » et avouer qu’avant c’était la même chose est une belle inconséquence.
Par contre, respecter la démocratie et ses électeurs, c’est être présent en séance régulièrement pour défendre ou contrer des projets pour l’arrondissement. Et pas seulement s’installer une heure le lundi entre 10h et 11h pour signer le registre et repartir la conscience tranquille.
Et dire qu’intervenir en séance, « c’est remplir des pages d’écriture qui ne servent à rien » est particulièrement méprisant et faux.
La démocratie, c’est assumer son rôle d’élu, y compris dans l’opposition et y compris en séance !
Trouvent grâce néanmoins « l’Inde et la Chine qui selon lui ne sont plus des pays arriérés et demain nous mettrons en danger si la France n’est pas forte dans une Europe forte… ».
La parole est donnée à la salle. L’intervention d’un élu provoque un tollé qui se conclut par une décision : « Seul le peuple aura la parole, les élus devront se taire ».
L’élu, suivi d’autres est parti en râlant, suivi de nombreuses personnes, environ une quarantaine. Aux cris de « LAMOUR, LAMOUR… » provenant de l’extérieur, nous avons compris qu’il s’agissait des supporters du candidat parachuté.
Plus de 40 personnes sorties d’un côté, plus de trente de mes amis de l’autre… et le Maire se retrouvait avec une salle se vidait, mais qui au passage saluait mon comportement… « Plus glorieux que celui des autres… ».

Dominique BAUD
Conseiller de Paris