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04/08/2009

Redécoupage démocratique et démographique… Pas toujours.

 

carte-circonscriptions-paris_223.jpgJ’ai suivi avec beaucoup d’intérêt depuis des mois, les grandes déclarations des uns et des autres sur le redécoupage législatif décidé par le gouvernement et orchestré par Alain Marleix.

Ce redécoupage législatif va modifier de façon importante la carte électorale de Paris, trois des 21 circonscriptions vont être supprimées et les frontières électorales redessinées.

Mon propos n’est pas de contester cette décision sur le fonds. Si la démographie des circonscriptions le justifie, il n’y a rien à contester. Un député représentera 122.300 Parisiens, contre 105.000 jusqu'alors. Cette répartition, liée au nombre d’habitants sera plus équitable.

D’ailleurs, à ce titre, il serait aussi opportun d’envisager une réforme sur les arrondissements qui irait dans ce même sens. Pour mémoire, certains arrondissements de Paris ont moins de 20.000 habitants et le plus grand, le 15ème, en compte 235.000…

C’est ainsi que 2.500 voix permettent au candidat à la Mairie du 1er arrondissement de faire un score supérieur à 45%, alors même que dans le 15ème, ce même nombre de voix, produit un pourcentage inférieur à 5%. Que ce soit au terme de l’équité pour se faire connaître ou élire ou en termes d’efficacité de travail, il est clair qu’une telle disparité nécessiterait une réforme dans le même esprit que celle imposée pour les élections législatives.

Par contre et comme vous connaissez mon attachement pour le 15ème arrondissement, vous ne pourrez être surpris, je voudrais souligner l’hypocrisie de certaines déclarations :

« L'UMP-Paris va ainsi perdre deux des 8 sièges qu'elle détient aujourd'hui et le PS aucun » plaide son président, le député-maire du XVème Philippe Goujon.

D’abord, ce calcul est contesté du fait même que ce redécoupage remodèle la circonscription de Yves Cochet dans le 14ème arrondissement et pourrait de ce fait permettre à l’UMP de la gagner à la gauche.

Mais surtout, il convient de souligner comment ce redécoupage peut contribuer à rassurer les deux députés d’un arrondissement, le 15ème en l’occurrence, de leur pérennité. On ne parle pas ici d’efficacité, de travail, de bilan, mais d’un simple nouveau partage des voix.

Ainsi que je le laissais entendre il y a déjà quelques mois, la 12ème circonscription va mordre maintenant sur le 7ème arrondissement. Une manière de la consolider à droite, mais surtout, par ricochet, la 13ème circonscription va mordre sur la 12ème, car l’ombre de Anne Hidalgo inquiète et un regard sur l’évolution des votes de l’arrondissement en démontre le bien fondé.

Mais cela suffira t-il ? Rien de moins sûr. D’autres candidats n’ont pas dit leur dernier mot, et les avatars subis par certains vont sans nul doute décupler leurs intentions déjà avouées.

Et pourtant, le 15ème arrondissement, tel qu’il est découpé, compte deux circonscriptions pour 240.000 habitants. Ici, l’argument démocratique ne peut tenir et M. Goujon oublie d’évoquer ces ajustements bien personnels. Mais, on n’est jamais mieux servi que par soi-même !

Dominique BAUD