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19/01/2009

Pas très convaincant, M. SARRE

P15LogDupleixFa.jpgJe me suis rendue l’autre soir à une réunion dans une école place du Cardinal Amette, réunion à laquelle Anne HIDALGO avait convié M. Georges, adjoint au Maire de Paris, chargé de la sécurité, dans le cadre d’un compte rendu de mandat.

Et bien le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’était guère convaincant, et de fait est apparu peu convaincu lui-même, sauf peut-être lorsqu’il a parlé de l‘importance de l’école pour permettre aux jeunes d’apprendre, de se former et demain de travailler.

Et, comme l’a regretté une habitante présente dans la salle, les élus de Paris ont surtout évoqué des propositions de sport et de loisirs à moindre coût pour les jeunes du quartier Dupleix suite au drame qui s’est déroulé dans le quartier, avant de parler de la nécessité économique pour eux d’avoir une formation, un métier et un emploi.

Espérons que la mission locale promise à Beaugrenelle s’avèrera efficace et conforme aux engagements tenus lors de cette réunion.

De même que, en tant que citoyens à part entière, c’est aux jeunes eux-mêmes de manifester leur volonté de participer à des conseils de quartier en présentant leur candidature, comme bon nombre d’autres habitants l’ont fait en juin dernier, ou d’assurer leur représentation par le tirage au sort de l’une de leurs associations qui serait alors présente et active au sein de ces assemblées consultatives.

Une façon efficace de démontrer qu’ils sont intégrés au quartier et se considèrent comme tel.

Mais voilà maintenant que le Maire du 15ème annonce à son tour sa réunion, à la Mairie, pour parler de ce meurtre qui a endeuillé un quartier du 15ème.

Espérons simplement que, lors de cette réunion, ses propos seront plus modérés que ceux qu’il a tenu lors de la marche silencieuse à laquelle il a participé en mémoire du jeune homme.

Halte à l’amalgame et à la caricature.

Dominique BAUD

Commentaires

Je vous rejoins totalement sur la fin de votre post : halte à l'amalgame.

Plusieurs commentaires cependant,

Je vous laisse libre de vos propos concernant l'adjoint à la sécurité. Pour avoir discuté avec quelques "anciens" présents ce soir là, j'avais plutôt l'impression que son discours avait été bien reçu. Question de génération peut-être.

Sur les mesures qui ont été décidées à la suite du drame de décembre ensuite. Il n'a heureusement pas été question que des terrains de sports dans cette réunion. Fatima Lalem, adjointe au maire de Paris et élue du 15ème, a d'ailleurs rappellé que la volonté des élus était de dépasser la démarche "occupationnelle" qui a longtemps servi à résumer les politiques pour la jeunesse dans ce pays. Vous parlez de la mission locale, elle ouvrira effectivement ses portes dans le futur centre Beaugrenelle, mais d'autres initiatives ont été prises tant sur le volet économique (forum de l'emploi organisé au printemps), que préventif (recrutement de deux éducateurs sur le 15ème, mise en place de correspondants de nuit, etc.)

Concernant les conseils de quartier et l'apprentissage de la citoyenneté. C'est bien sûr une dimension essentielle.

Pour autant, il ne faudrait pas, que la participation à ces réunions devienne une forme d'obligation que l'on imposerait aux jeunes. J'ai également été surpris de l'attitude de certains habitants qui, sur un ton assez incantatoire, expliquaient aux jeunes présents lors de la réunion qu'ils devaient prendre la parole... comme s'ils avaient des comptes à rendre.

Il faut bien le dire, au regard de l'ensemble de la population du 15ème, peu nombreux sont les habitants qui s'investissent dans ces espaces. Il y a donc un effort global à faire sur les conseils de quartier pour les ouvrir à des populations plus jeunes. C'est toute la tranche d'âge 18-55 ans qui y est sous-représentée.

Pour en terminer sur les conseils de quartier du 15ème, il faudrait... aussi... que ces lieux deviennent de vrais espaces de délibération collective et non des tribunes politiciennes au service de Monsieur Goujon et de son équipe comme c'est aujourd'hui souvent le cas. Les conseils sont verrouillés, les voix discordantes chez les habitants souvent remises à leur place par le président du conseil de quartier. Force est de constater que ça se résume souvent à une série de questions plus ou moins pertinentes suivies par des réponses d'élus tendant à montrer que "tout ce que fait monsieur Goujon est formidable mais vous savez avec les socialistes de l'hôtel de ville...."

Pas très intéressant, pas très participatif, pas très démocratique.

Écrit par : Philippe | 19/01/2009

Bonsoir Philippe,

Comme vous, j'ai pu discuter avec des personnes de la salle et surtout étant au milieu d'eux, j'ai pu suivre les commentaires. Et je persiste et signe, je suis loin d'être la seule à avoir trouvé M. SARRE très peu convaincant et très peu convaincu lui même.
Rappelez-vous, il s'est presque demandé ce qu'il faisait dans le 15ème pour une question de sécurité!!!

J'insiste aussi sur l'importance du volet économique. Les éducateurs ont un rôle essentiel bien au delà des encadrements sportifs ou des voyages en province: pour la plupart, il faut reprendre l'éducation, l'instruction, le formation. Et ensuite il sera plus facile pour eux de trouver un emploi et de le garder.
J'espère que la mission locale produira tous ses effets.

Maintenant je suis d'accord avec vous pour dire combien il était gênant de voir l'instance de certains à vouloir faire parler les jeunes présents ce soir là. Comme pour les conseil de quartier, c'est à eux de s'intégrer le plus naturellement possible: se présenter suffisamment nombreux et être tirés au sort... Au même titre que les autres habitants du quartier.

Et pour terminer, je suis aussi là d'accord avec vous. Depuis quelque temps déjà, j'assimile les conseils de quartiers à des conseils d'arrondissement BIS où les habitants peuvent poser directement des questions aux élus présents.
Or un conseil de quartier n'est pas une tribune politique et c'est ce qu'ils sont en train de devenir dans le 15ème. Alors ne soyons pas étonnés que les habitants se lassent. Ils ne viennent pas pour cela. Eux, ils y vivent et c'est de leur quotidien qu'ils veulent parler et pour améliorer ce quotidien, qu'ils veulent des réponses et de l'action

Dominique BAUD

Écrit par : Dominique BAUD | 19/01/2009

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