Monsieur Le Maire, il manque un paragraphe à votre article…

Vous avez raison lorsque vous affirmez que la légitimité démocratique se gagne devant les électeurs. Et c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles j’ai décidé de présenter ma candidature aux législatives dans la 13ème circonscription de Paris.

Ma candidature, vous la passez sous silence dans votre article. C’est pourquoi je pense qu’un paragraphe manque.

Par contre, vous ne manquez pas de me marginaliser sur le marché : «Je vous dois tout, je ne serai rien sans vous, je n’ai été qu’une militante parmi les plus de 50 qui ont contribué à votre campagne municipale de 2001 , je ne vaux même pas 2% sur le terrain, et enfin, après cette aventure je serai éliminée de la sphère politique.»

C’est parler ainsi à ceux qui me soutiennent, « faire de la politique autrement ? ».

Avec tout le respect que je vous dois, et croyez bien que je regrette de devoir en arriver là, permettez moi néanmoins devant le mépris dont je fais l’objet, de rétablir quelques vérités.

• Certes, j’ai été élue conseiller de Paris en 2001, parce que vous m’aviez mise en 6ème place sur votre liste mais en prenant cette décision vous ne pouviez que considérer que je valais quelque chose. Le dévouement et l’honnêteté dont j’ai fait preuve à votre égard bien avant que vous fassiez ce choix, a aussi permis votre réélection au poste de maire en 2001, à une époque où votre inquiétude était réelle
• Excusez-moi de vous dire que j’existe heureusement sans vous. Vous n’êtes pas mon père, j’ai une vie de famille épanouie et une carrière professionnelle qui me permet de faire de la politique librement et sans que cela soit mon « gagne pain » et ce serait plus sain si c’était le cas de tout le monde.

•  Je pense que le temps vous fait oublier la vérité. J’étais certes parmi les militantes de la 13ème circonscription qui vous aidaient, mais pas n’importe laquelle, une cheville ouvrière essentielle à votre campagne de terrain, là où vous aviez besoin le plus de moi. D’ailleurs, permettez-moi de vous rappeler la phrase que vous avez dit, devant témoins, au soir du 1er tour des élections municipales : « Dominique, si nous avions fait dans le 15ème arrondissement, le score que vous avez fait dans votre quartier, nous serions passés devant Edouard BALLADUR »

  Enfin, seul le vote des électeurs dira ce que je vaux au soir du 10 juin et j’ai confiance en eux, ne serait-ce parce que j’ai pu en 6 ans leur montrer comment « faire de la politique autrement » et réconcilier un bon nombre d’entre eux, dont certains qui ne voulaient même plus voter.
• Mais surtout, je voudrais conclure en disant que ma candidature s’inscrit dans l’esprit du renouvellement que vous préconisiez déjà il y a 6 ans, alors même que vous déclariez que ces mandats seraient pour vous les derniers. Et lorsque je lis, lorsque vous parlez des habitants du 15ème arrondissement : « Il me reste un dernier service à leur rendre: mettre en place les hommes et les femmes dignes de porter l’avenir municipal de notre collectivité », j’ai l’impression de me retrouver 6 ans en arrière avec les mêmes arguments auxquels j’avais cru.

Tout comme vous, je ne suis pas d’accord avec le parachutage d’un ministre qui devrait mettre sa sportivité au service d’une circonscription de gauche, pour nous permettre de reconquérir un arrondissement et en 2008, la Mairie de Paris.

Mais je crois aussi que dans 6 ans, vous tiendrez à nouveau le même discours.

Et ainsi, selon vous, personne n’aura de légitimité, puisque personne n’aura osé se présenter comme vous au suffrage des électeurs.

Et bien je fais, aujourd’hui, ce choix du courage et de l’audace à double titre.

D’une part en présentant ma candidature devant les électeurs de l’arrondissement, en respect de la démocratie de notre pays.

D’autre part en prenant l’engagement, une fois de plus, même si je souhaite me retrouver en tête des candidats dits « de droite » au soir du 1er tour, le 10 juin 2007, et battre ensuite Anne HIDALGO au second, de me retirer si ce n’est pas le cas.

Que les autres candidats fassent de même surtout si comme ils le disent tous, « Je ne ferai rien… »… Les électeurs décideront.

« Pour changer les choses,

il faut changer les gens

Osez faire le choix d’une candidate

Qui fait vraiment de la politique autrement »

Dominique BAUD

 

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