31/07/2008
A peine élue, elle démissionne...
J’ai découvert hier la démission de Mme ALBANEL du Conseil du 4ème arrondissement (le journal de Paris du Parisien du 29 juillet 2008). Cette démission me conduit à quelques réflexions dont les termes ne surprendront pas ceux qui me connaissent. En effet, il n’y a que la mauvaise foi de certains autres qui veulent ignorer la constance de mes propos et de mes convictions.
Pourquoi Mme ALBANEL s’est-elle présentée ?
« Elle se présentait pour participer à la gouvernance de Paris. Les électeurs en ont décidé autrement et elle n’est devenue que Conseillère d’arrondissement. Elle préfère donc se consacrer à son ministère » explique Vincent Roger, tête de liste UMP dans l’arrondissement pour expliquer et justifier cette démission.
On a pensé à Mme ALBANEL pour « sauver » le 4ème arrondissement. Mais c’était sans compter le fait que Mme BERTINOTTI semble être appréciée par ses administrés : 48,49% des voix dès le premier tour et 60,95% au second.
Le 4ème est un « petit » arrondissement. Je parle bien sûr de sa taille (30.600 habitants contre par exemple plus de 235.000 dans le 15ème arrondissement). Ceci se retrouve d’ailleurs dans les résultats. Il a fallu 5127 voix à Mme BERTINOTTI pour réaliser son score de 48,49% au 1er tour. Dans le même temps, il est important de comprendre que ces 5127 voix correspondraient à peine à 6% des voix dans le 15ème arrondissement.
Les électeurs ont préféré quelqu’un qu’ils connaissent, quelqu’un qui s’occupe d’eux dans le temps, plutôt qu’un ministre parachuté et dont ils pouvaient d’avance supposer l’absence.
Je l’ai déjà dit et écrit, pour moi, un ministre doit d’abord avoir été un élu local, et ne devrait pas pouvoir se servir d’un poste de ministre pour prétendre se faire faire une place au niveau local.
On ne reprendra jamais Paris ainsi.
Une question d’ailleurs à laquelle sans doute personne ne se risquera à répondre. Mme ALBANEL a démissionné d’un poste de conseiller d’arrondissement pour se « consacrer à son ministère ». Si je ne m’abuse, elle était déjà ministre avant de se présenter aux municipales…
Mais, aurait-elle démissionné d’un mandat de conseiller de Paris ?
ATTENTION, le spectre du danger de la gauche reste réel dans certains arrondissements mais son impact diminue d’une élection à une autre.
J’émets le vœu que les électeurs, demain, voteront pour des gens et non plus pour des étiquettes.
Dominique BAUD
14:28 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : ministre, élu local, conseiller d'arrondissement, conseil de paris
Commentaires
C'est effectivement difficile de comprendre pourquoi le IVème arrondissemnt à réussi à passer à gauche déjà lors des précédentes municipales.
Cet arrondissement est composés d'haibitants aisés , dont le % d'ISF est important.
Je ne dis pas que sous pretexte qu'on est riche on vote à droite, la preuve que non.
Par contre beaucoup d'entre eux ne sont pas inscrits sur les listes électorales de de Paris, c'est déjà là une erreur.
Mme Bertinotti, est appréciée, car elle est présente sur le terrain.
Maintenant, Mme ALBANEL souhaitait peut être toucher ses indemnités de conseiller de Paris qui ne sont pas négligeables.
Elle a au moins le courage de démissionner si ça ne l'nteresse pas. Mais pourquoi s'est elle portée candidate? Pour le cas où il y aurait une remaniement ministériel, elle serait resté? Je suis d'avis avec vous, elle serait resté si elle avit eu le poste de conseiller de Paris.
Il faut reconnaitre que à Gauche comme à droite, certains conseillers de Paris ont obtenus le poste pour leur assurer une rente.
Une jeune élue au Conseil de Paris, m'a fait la confidence qu'à la sortie du son premier conseil de Paris, elle avait été écoeurée de voir que certains étaient là pour ne rien faire mais uniquement pour leur assurer une belle rente.
Le conseilde Paris, c'est presque 200 personnes !!!! Ce n'est pas un peu beaucoup?
Certains pays n'ont même pas auatnt de députés ou sénateurs.
Elle est belle la vie d'un conseiller de Paris, qui n'a même pas à justifier de son travail.
La gauche est là pour un bon bout de temps à Paris.
Et la droite là bien cherché.
Écrit par : Damien | 01/08/2008
Sur un certain nombre de points je suis d'accord avec vous Damien, par exemple l'abstentéisme au Conseil de Paris, parfaitement inadmissile.
Par contre, quand vous dites que les électeurs votent de préférence pour des gens de terrain, ce devrait en effet, être la règle, malheureusement c'est loin d'être le cas !
Quant à "l'écrêtement", pratique que je ne connaissais pas et que j'ai découverte récemment en lisant Le Parisien : les bras m'en sont tombés ! J'aimerais savoir si c'est une spécialité parisienne ou si c'est une pratique courante et généralisée. Un blogueur informé pourrait-il m'apporter la réponse ?
Mais attention, gardons-nous des procès d'intention. Pour ma part, je ne connais pas Madame ALBANEL,en tout pas pas personnellement, aussi je ne me permettrai pas de porter un jugement sur ses motivations et ses intentions.
N'imaginez pas que je sois naive : je ne parle généralement que de choses que je connais.
Écrit par : M.B. | 02/08/2008
A Damien,
" beaucoup d'entre eux ne sont pas inscrits sur les listes électorales de de Paris, c'est déjà là une erreur."
Comme je suis d'accord avec vous. Beaucoup de parisiens, qui vivent vraiment à Paris, sont inscrits sur les listes électorales d'une autre commune. Souvent une commune lieu de leurs vacances familiales, où ils possèdent bien sûr un bien, mais où ils passent bien moins de 6 mois par an. On le sait aux réponses de tous ceux qui nous expliquent pourquoi ils refusent nos tracts sur les marchés.
Cette habitude prise dans le passé ne devrait plus être tolérée. Je pense qu'il devrait être obligatoire de voter dans la commune où on paye ses impôts, véritable lieu de résidence principale.
Je pense comme vous, que c'est une une des raisons de la "perte" de Paris en 2001.
Vous dîtes:
"Elle a au moins le courage de démissionner si ça ne l'intéresse pas"
Mais est-ce cela le courage ou le respect des électeurs qui ont voté voté. Certes, le poste de conseiller d'arrondissement n'est pas très valorisant pour un ministre, ni valorisé d'ailleurs. Pour autant, c'est une voix à chaque conseil, une possibilité de prendre la parole et d'être ensuite relayé par un conseiller de Paris. Un travail d'équipe peut se mettre en place, avec un partage des responsabilités plutôt que ce soit toujours les mêmes qui cumulent sur leur tête.
Cette jeune élue dont vous parlez fera les mêmes constatations que moi.
Dans le 15ème, nous avons eu pendant 6 ans et demi, un élu conseiller de Paris, qui n'a pas du assister en tout et pour tout, conseils d'arrondissement et conseils de Paris confondus, à plus de 5 heures de débat et que je n'ai jamais entendu prendre la parole.
Combien d'élus ai-je vu rentrer dans l'hémicycle, signer et repartir une demie-heure après pour ne pas revenir avant le mois suivant.
Et pourtant, pour mémoire: un conseil d'arrondissement (15ème) par mois qui durait entre 3 heures et 5 heures et un conseil de Paris par mois sur deux jours pleins et une soirée...
Alors oui, j'espère qu'un jour on obligera les élus à être présents, à être actifs, à le prouver en présentant un bilan, au risque de se voir supprimer ses indemnités ou être démis de ses fonctions.
Dans l'entreprise, vous devez être présents, vous devez être actifs pour être payé.
Laurent VAUQUIEZ s'est risqué à proposer que, dans le cadre de la réforme des institutions, on oblige les députés à deux jours de présence minimum à l'assemblée en session. Tollé général.
L'assemblée nationale ne s'est pas renouvelée de nouvelles têtes et donc les nouvelles méthodes sont remises à plus tard....
Le Perroquet Libéré avait fait une enquête au niveau du Conseil de Paris. Intéressant quoique il avait mélangé deux mandatures. De ce fait, des élus peu présents et peu actifs, depuis 2001 puisque dans l'opposition, se trouvaient assez bien placés, car avant 2001, ils appartenaient à l'exécutif....
Pour finir, il y a à mon souvenir 163 conseillers de Paris, et plus de 500 conseillers d'arrondissement. Proportionnellement au nombre des élus dans toutes les petites communes de France, ce n'est pas énorme. Il y a du travail pour tout le monde, mais autant l'absence de ceux qui sont rémunérés doit être sanctionnée, autant le travail de ceux qui ne le sont pas devrait être rémunéré.
A quand la modification du Statut de Paris?
Pour répondre à M.B,
Je ne fais aucun procès d'intention à qui que ce soit et certainement pas à Mme ALBANEL, que comme vous, je ne connais pas.
Mais je considère que l'on doit assumer une élection. Et en se présentant on réfléchit à sa responsabilité à venir et on ne choisit de rester que si le poste convient.
Je sais d'expérience que peu d'élus démissionnent de leur poste de conseiller de Paris... Alors pourquoi démissionner lorsque le vote démocratique ne vous porte qu'au poste de conseiller d'arrondissement.
Je défends les mêmes arguments, avec ceux qui dans mon arrondissement, le 15ème ( cela n'a pas pu vous échapper), et ailleurs, se font élire et démissionnent ensuite pour changer de mandat.
Je suis conseiller régional et conseiller de Paris, mais je veux devenir sénateur... Je passe sur les détails... Je me présente, j'attends d'être élu sénateur et ensuite je démissionne de mon poste de conseiller régional. Je suis élu sénateur... mais je veux devenir député. Je me présente... J'attends d'être élu député... Puis je démissionne de mon poste de sénateur.
C'est ainsi que de 3 parlementaires dans le 15ème arrondissement nous sommes passé à deux.
Autre exemple...
Je suis ministre et conseiller régional. Je ne suis plus ministre... Je me présente en tant que député... Je suis élu... L'année suivant je deviens conseiller de Paris.. Là je dois choisir.. Je dois démissionne d'un de mes mandats...
Je suis hostile à ce système qui permet à un élu de se présenter à une élection alors qu'il sait qu'une fois élu, pour cause de cumul, il devra démissionner de l'un de ses mandats.
Au mieux, il devrait aller jusqu'au bout de ses mandats et faire d'autres choix pour les élections suivantes.
Au pire, il devrait démissionner avant de se présenter à une nouvelle élection s'il sait qu'il sera alors en situation de cumul.
C'est une vraie réforme que je propose. Mais justement parce que c'est une vraie réforme, qui a mon avis bien expliquée, emporterait l'adhésion de la majorité des français, elle se sera pas proposée.
Ou alors, référendum... Mais je suis malheureusement convaincue que ce point de la réforme de la constitution récemment votée est inapplicable.
C'est à vous...
Dominique BAUD
Écrit par : DOMINIQUE BAUD | 02/08/2008
Mais, Dominique, vous parlez d'or !
Vos remarques sont frappées au coin du bon sens, et cette réforme que vous proposez devrait être plébiscitée par tous les gens raisonnables. Mais attention au référendum ! Dieu sait que j'en ai été une "fan" inconditionnelle, mais c'est une arme à double tranchant, et comme toutes les armes elle peut-être dangereuse car les électeurs ne répondent jamais à la question posée. Rappelons-nous : 1969, ou la Constitution européenne...
Quand je parle de procés d'intention, je veux simplement dire que, même si l'on peut avoir "son intime conviction", on ne sait jamais ce qui a poussé tel ou telle à agir de telle ou telle façon, c'est pourquoi je privilégie toujours la prudence .
Et puis, mais oserai-je l'avouer, mon talon d'Achille, c'est de faire confiance, a priori. Après devant l'évidence, j'avise ....
Écrit par : M.B. | 02/08/2008
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