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27/11/2011

Tout çà pour çà

Souvenez-vous, en juin dernier, l’affaire des fuites concernant un exercice de  l’épreuve de mathématiques du bac S. Sur 165.000 lycéens, une très grande majorité seront punis, ils vont perdre jusqu’à 36 points. Et oui, car il s’agissait de la suppression de l’épreuve de probabilité, notée sur 4, coefficient 9, l’épreuve à laquelle bon nombre devait avoir la note entière.

Malgré l’importance suscitée par cette polémique, les multiples interventions du corps enseignant, des parents, des lycéens, les pétitions, le ministre a décidé de supprimer cet exercice, refusant tout autant de maintenir l’épreuve en l’état (ce qui sans doute aurait été la plus juste décision), que de l’annuler et de la remplacer.

Une façon indirecte de donner raison aux fraudeurs, quoiqu’on veuille nous faire croire.

Les conséquences en ont été nombreuses et variées, du lycéen qui n’a pas eu la mention Bien, impérative pour lui permettre de rentrer dans l’école de son choix, à celui qui a du repasser l’oral…voire même à celui qui n’a pas eu son examen et a du redoubler.

Et bien voilà le fin mot de l’histoire : c’était une « blague de potache… ».

Ce 21 novembre, le juge a levé la mise en examen pour fraude au bac et le contrôle judiciaire à l’encontre dudit lycéen. Il a considéré que ce dernier ne pouvait être certain d’être en possession du vrai sujet. Et, pour sa part, il a eu son bac avec mention, 14/20 en maths et blanchi par l’enquête disciplinaire de l’université où il était inscrit, il va donc pouvoir poursuivre ses études

A l’époque le ministre de l’Education nationale avait porté plainte et déclaré qu’il serait implacable, parlant même d’un plan  « tolérance  zéro ».

Le ministre avait lancé une enquête administrative, mais sur laquelle il refuse de communiquer, et dont la seule consigne serait d’obliger à l’avenir les techniciens de maintenance (impression des épreuves) à  signer un engagement de confidentialité.

Mais il aurait déclaré ne pas exclure de faire appel à la décision du juge. Ne pas exclure de faire…!!!! C’est tout pour l’instant à priori

Heureusement le parquet, lui  a déjà fait appel, les non coupables ont déjà été punis, il serait tant que le vrai, le soit aussi. Et à défaut, quelle grave erreur d’analyse envers ces jeunes lycéens, bel exemple !!!!

Dominique Baud

 

02/07/2011

Perte d’une chance…Jurisprudence

 

Nous avons appris ce soir que le tribunal administratif de Paris avait rejeté les recours de parents d'élèves contre la décision du Ministre de l’éducation nationale de supprimer l’exercice de probabilité du bac S. Cet exercice où tous les étudiants ont passé du temps car ils pouvaient espérer légitimement obtenir 4 points, soit sur le total du bac, entre 28 et 36 points, et qui plus est, était le premier dans l’ordre de ladite épreuve.

De quoi perdre l’examen ou une précieuse mention, si ces points venaient à manquer.

Le juge des référés aurait, pour justifier sa décision, rejeté les arguments des candidats prétendant que cela puisse baisser leur note, et assuré que cela relevait d’une appréciation « purement hypothétique ».

Mais surtout, le juge a approuvé la décision du ministre car il craignait qu’une autre décision désorganise le système éducatif : Selon lui, un nouveau barème obligerait à une nouvelle correction, cela entrainerait une désorganisation des modalités d’inscription des bacheliers dans l’enseignement supérieur, sans parler du fait que matériellement et financièrement, l’organisation d’une nouvelle épreuve serait très compliquée.

Certes, le ministre ne peut-être tenu pour responsable de ces fraudes, et la société toute entière ne saurait financer ces désordres, pour autant les très nombreux jeunes qui ont travaillé toute l’année et se sont présentés au bac sans avoir connaissance de cette fraude, sont les SEULS qui aujourd’hui, risquent d’être pénalisés.

Et si le ministre avait simplement décidé de maintenir la correction initialement prévue de l’épreuve de maths tout en recherchant les coupables et faisant en sorte qu’ils soient punis de façon significative. On en serait pas là.

Le temps qui a passé, rend aujourd’hui les choses encore plus compliquées et la décision toujours aussi injuste.

Et quand le juge parle d’une « désorganisation potentielle des modalités d’inscription des bacheliers dans l’enseignement supérieur », il pense au système en général et oublie les individus en particulier. Il oublie les jeunes qui, faute d’avoir une mention, (36 points de moins peuvent être déterminants), pourraient être contraints de n’être plus acceptés dans une école, voire de redoubler ou de devoir changer d’orientation.

Et à eux, qui leur remboursera cette année ainsi que tous les frais engagés pour visiter les écoles, s’inscrire aux examens, se déplacer pour passer les écrits, les oraux…

Qui prendra en charge ce qui s’appelle « la perte d’une chance ». La jurisprudence est importante sur le sujet.

Il s’agira de démontrer que les évènements ont privé un étudiant d’avoir son bac, d’avoir une mention…. Et si toutes les victimes de mardi prochain se manifestaient !!!

Le ministre, puis le juge administratif en ont--ils envisagé le coût ?

Car, si  la chance était sérieuse et réelle, la victime pourra obtenir réparation.

Et dans cette situation,  cette chance est appréciable comptablement : plus 36 ou moins 36 points, pour les spécialistes, plus 28, moins 28 points, pour les autres concurrents au bac S.

Dominique Baud

26/06/2011

Du Grand n’importe quoi,

 

 

Avant d’écrire, j’attendais, j’espérais du Ministre de l’Education Nationale, un sursaut de réalisme et d’équité et donc une nouvelle décision plus juste et plus respectueuse des jeunes qui ont travaillé toute l’année et méritent d’avoir leur bac. Devant la situation, suite à la pétition signée en un temps record par plus de 15.000 personnes (j’en suis. n° 350), à la veille d’une manifestation… sans qu’aucune nouvelle décision ne soit annoncée, je publie ce cri de colère, car cri d’injustice pour nos jeunes.

3 personnes à priori se sont crues malignes, et ont publié des infos sur un exercice noté sur 4 points, en Bac S, en maths.

Mais, combien de jeunes ont pris connaissance de cette information, personne ne le sait. Se pose t-on d’ailleurs la question ?

L’exercice concerné était le premier de la liste. Les élèves ont donc pour la plupart commencé par celui-là et y ont donc passé un certain temps. C’était de l’avis général, l’exercice auquel bon nombre pouvait avoir 4 points. Le fait de le supprimer pénalise donc la plupart d’entre eux, et ce à double titre. Du fait même de l’exercice  concerné et du fait que le temps passé à cet exercice,  a certainement empêché certains de finir d’autres questions de l’épreuve.

Supprimer cet exercice crée  donc une double injustice, et ne génère en aucun cas la meilleure décision pour l’intérêt des jeunes.

Le ministre a-t-il oublié ? A-t-on oublié de lui rappeler qu’en S, les maths sont coefficient 7, voire même 9 pour ceux qui ont cette matière en spécialité. C’est donc de 24 jusqu’à 36 points que certains risquent de perdre.

Et c’est donc le risque, parce qu’un examen a toujours un caractère aléatoire, que certains puissent rater leur bac, voire rater l’entrée d’une école à laquelle ils ont réussi le concours faute d’avoir une mention.

Et alors, comment remboursera t-il à l’élève l’année perdue. Juridiquement, cela s’appelle « la perte d’une chance ». Cela se plaide et peut coûter cher… 165.000 candidats…

Comment remboursera t-il les frais engagés par les familles, pour visiter une école (transport, hébergement), pour passer les concours (inscription, déplacement…), pour le redoublement…

A défaut de refaire passer l’épreuve, sans doute pour des raisons de coût et de disponibilité des professeurs, surveillants et correcteurs, le minimum serait de décider de confirmer la notation sur l’ensemble des questions, y compris la première.

Quant à l’idée de permettre d’avoir le Bac à 9/20, cela dévaloriserait cet examen et jetterai la suspicion sur ceux qui l’obtiendraient ainsi, sans parler du fait que ce ne serait  pas automatique mais une décision prise au cas le cas, en fonction du dossier de chaque élève. Sans parler du fait qu’on ne connait pas le sort qui serait celui des mentions.

Et, on ne parle pas non plus des conséquences de ces annonces sur les élèves qui le lendemain, avaient deux autres épreuves très importantes, la physique le matin, et celle de SVT, l’après-midi. Cette affaire dont ils ont eu connaissance au moment du déjeuner a obligatoirement perturbé leur concentration pour l’après-midi.

Alors, Monsieur le Ministre, révisez votre appréciation de la situation pour l’intérêt de tous et ensuite faites en sorte que les coupables, les vrais soient punis.

Dominique Baud