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26/03/2011

A qui profite « le crime » ?

 

Jean de la Fontaine

« La ruse la mieux ourdie
Peut nuire à son inventeur ;
Et souvent la perfidie
Retourne sur son auteur ».

Le 1er enseignement du premier tour des cantonales est qu’avoir changé les règles électorales, en catimini, pour éliminer ses adversaires, n’a pas été du goût des électeurs dont plus de 50% ont préféré s’abstenir.

Car en effet, si une telle règle avait pour projet de limiter les triangulaires, pour ces dernières élections le « crime » n’a pas profité à ceux à qui il était destiné.

Rappel des faits :

 « Les élections cantonales se déroulent dans chaque canton. Elles sont organisées sur deux tours, sauf si l'un des candidats en présence obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25% des électeurs inscrits sur les listes électorales.12,5% des électeurs inscrits sont nécessaires pour qu'un candidat accède au second tour. Si un seul candidat franchit cette barre, le candidat arrivé en seconde position participe également au second tour. Dans le cas où aucun des candidats ne franchit ce seuil, les deux candidats arrivés en tête s'affrontent au second tour ».

La loi n°2010-1563 du 16 décembre 2010 - article 2, a modifié l'article L210-1 du Code électoral. En conséquence, le seuil de maintien au second tour passe de 10,0% des inscrits à 12,5% des inscrits.

J’ai écrit un post sur ce blog le 23 janvier 2011 qui se terminait par :

 

« Un jour, qui n’est peut-être pas si loin, ce genre de méthodes qui déshonore la Politique avec un grand P, se retourneront contre ceux qui les auront décidées et votées mais aussi contre ceux qui ne les auraient pas combattues.

A ce titre, je ne me souviens pas avoir entendu les socialistes contester cette mesure. Et pour cause ».

 

Qui osera, aujourd’hui, me donner tort ?

Dominique Baud

 

09/05/2010

« Les élections, ça se gagne pas avec des modes de scrutin »

facade-palais-bourbon.jpg«  Les élections, ça se gagne pas avec des modes de scrutin »

C’est François Fillon qui s’est ainsi exprimé pour exprimer son opposition au projet d’un bon nombre de députés, qui suite aux résultats catastrophiques des dernières élections régionales, pensaient assurer leur avenir en votant, pour eux-mêmes, la modification du mode de scrutin.

Il est certain qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Mais là, il y a avait un abus caractéristique et un conflit d’intérêt manifeste.

Il s’agissait, vous vous en souvenez, du vœu de certains députés, d’interdire les triangulaires, notamment à l’approche des législatives de 2012. Un moyen de limiter les échecs, mais aussi les efforts préalables pour mériter les suffrages des électeurs en réduisant au 2ème tour, leur choix aux seuls deux candidats arrivés en tête au premier tour.

Projet antidémocratique et sans doute contreproductif lorsqu’on constate avec inquiétude la démobilisation des français pour se rendre aux urnes du fait d’une crise de confiance sérieuse envers les responsables politiques. Nul doute que François Fillon l’a compris…

Dominique Baud

02/05/2010

Démocratie… Pour ou contre ?

vote_electronique__les_boites_noires_de_la_democratie.jpg

Deux exemples récents, l’un local, l’autre national, justifient de se poser la question. Mais, une chose est sûre, pour protéger sa tranquillité ou assurer son avenir, certains élus, malheureusement semble t-il de plus en plus nombreux, ne se posent même plus la question.

Le premier exemple concerne Claude Goasguen, aujourd’hui Maire du XVIème, pourtant hier, responsable de Démocratie Libérale et créateur d’un mouvement dit « Les Réformateurs », quelqu’un dont j’ai soutenu activement la candidature lors des primaires UMP pour Paris. Et bien voilà qu’il a voulu réduire au maximum le temps de parole des élus de son arrondissement lors des conseils, en limitant la durée dans le règlement intérieur. Mais, cela a soulevé une hostilité certains élus qui ne faisaient pas tous partie de l’opposition. Et bien, il a été contraint de renoncer.

David Alphand élu du XVIème arrondissement l’exprime clairement sur son blog.

Le Parisien.png Paru dans Le Parisien du jeudi 29 avril 2010 :

 

"Les élus du 16ème pourront finalement parler autant qu'il leur plaira lors des conseils d'arrondissement. Daniel Canepa, le préfet de la région Ile-de-France, a en effet retoqué la décision du maire (UMP) de l'arrondissement, Claude Goasguen, de limiter leur temps de parole à trois minutes. Ce nouvel aspect du règlement intérieur, voté lors du conseil du 25 janvier, a été jugé attentatoire à la liberté d'expression des élus. David Alphand, conseiller de Paris (UMP) et élu du 16ème, qui avait refusé de voter cette délibération, se réjouit aujourd'hui de cette décision : "On ne peut pas dire que les conseils dans le 16ème soient particulièrement longs. Ils durent rarement plus d'une heure et demie !"."

Le deuxième exemple sur lequel je veux revenir est ce projet scandaleux de certains, de vouloir supprimer les triangulaires et ne permettre, notamment aux prochaines élections législatives, qu’aux deux candidats arrivés en tête au premier tour, de pouvoir se maintenir au second.

Lorsque l’on sait comment fonctionnent les commissions d’investiture, comment les circonscriptions sont promises à l’avance, notamment aux ministres déchus… et combien il est difficile de faire un très gros score sans le soutien d’un parti politique important, cela reviendrait à enlever tout intérêt au premier tour et à la liberté des électeurs de faire un choix au-delà du nom de deux personnes.

Cette décision serait un désaveu public de la démocratie. Et la peur de ne pas être réélu ne justifie pas cela, enfin, pour ceux qui font de la politique par conviction et non par intérêt.

Dominique Baud