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05/09/2011

Les bonnes vieilles méthodes

 

 

La récente sortie du livre où l’on trouve des déclarations du juge Prévost-Desprez peut porter à discussion,

Le fait que l’infirmière de Mme Bettencourt dénonce des propos qui lui sont imputés et qu’elle n’aurait jamais tenus, peut aussi conduire à s’interroger

Mais il n’y a pas d’ambigüité lorsque cette dernière parle des pressions et des menaces de mort dont elle aurait été l’objet, lui promettant que « son corps risquerait d’être retrouvé dans la Seine ».

Et lorsqu’elle explique que c’est pour ces raisons qu’elle n’a pas osé porter plainte n’ayant pu, de plus, trouver d’avocat pour s’occuper d’elle « au motif qu’il s’agissait d’une affaire sensible ».

On se retrouve sur un terrain que je connais bien, et face aux bonnes vieilles méthodes de certains représentants du pouvoir, ceux pour qui les électeurs continuent de voter, car, soit ils ignorent ce qu’ils sont vraiment et de quoi ils sont capables, soit ils ne veulent pas y croire, car cela leur parait trop gros… Et pourtant.

Pas besoin d’aller très loin, restons dans le XVème arrondissement de Paris.

Ma candidature aux élections législatives en juin 2007, m’a valu menaces, insultes, … puis, classement sans suite des plaintes pour diffamation, …perte des procès-verbaux …, rejet des recours auprès du tribunal administratif et du conseil d’Etat,…, et ce malgré une reconnaissance de la fraude… mais fraude jugée insuffisante pour sanctionner leurs auteurs…

Elle est où… La Morale ?

Dominique Baud

 

05/01/2011

Cela se complique

Eric Woerth serait-il plus un bouc émissaire qu’un coupable?

Protégé par sa fonction ministérielle, on peut penser qu’il s’est tu...

Aujourd’hui, il décide de se défendre, avant d’être confronté, le 13 janvier prochain, à une décision de la Cour de Justice de la république.

Mais, toutes les vérités sont-elles toujours bonnes à dire ? Non. Mais si ce qu’il dit est vrai, alors oui, il doit parler.

Concernant l’affaire de l’hippodrome de Compiègne, il déclare dans une interview au Figaro à paraître ce mercredi 5 janvier qu’il n’a rien à se reprocher dans la vente par l'Etat de ce domaine situé dans l’Oise, à la Société des courses locales. "Ce point a été traité en interne par les administrations et, évidemment, pas par moi. Ce dossier m'a occupé six minutes, peut-être sept", assure-t-il.

"Le 12 mars 2010, c'est Matignon qui a tranché lors d'une réunion interministérielle informelle. Y assistaient les représentants de Bercy et de l'Agriculture. Le cabinet du Premier ministre a arbitré dans le sens de France Domaine (organisme chargé de la vente des biens de l'Etat, ndlr)", détaille-t-il.

Ce dernier semble attendre la vérité sur les deux affaires qui lui ont coûté son poste de ministre. On a envie de le croire. Espérons donc, pour lui et l’honneur de la Politique, que la vérité sera faite.

Dominique Baud

04/08/2010

Jean Marie Colombani en parle…

« La France plongée dans la crise " politico-médiatique "

La France est plongée dans ce qu'il faut bien appeler une crise politique. Pour qui débarque en France, pour des vacances, ou pour profiter de l'un des innombrables festivals d'été (par exemple l'incomparable Festival d'Aix en Provence), le contraste est saisissant entre la vie et le rythme du pays, qui s'installe dans l'été, et un climat politique plombé, hystérique, nauséabond.

Cette dissociation nous fait de plus en plus ressembler à l'Italie où, à côté d'un théâtre politique bruyant et agité, s'organise un pays somme toute industrieux et qui s'accommode en permanence de cette situation décalée.

Ce décalage correspond, en France, à un rejet de plus en plus fort des responsables politiques. Hier, réputée impuissante face au chômage, la classe politique est désormais montrée du doigt comme " corrompue ". Mais comment en est-on arrivé à cette situation, où le président se voit accusé de financement illégal de sa campagne présidentielle ? Alors qu'il n'était question, au départ, que du procès d'une fille intentée à sa mère : en l'espèce, Françoise Meyers-Bettencourt, fille de Liliane Bettencourt, première fortune de France et propriétaire de L'Oréal, accusant sa mère de la priver d'une partie de son héritage, au profit d'un photographe mondain, François-Marie Banier. Un triste remake d'un film italien intitulé " L'argent de la Vieille "...

Au détour d'une saga familiale, qu'Honoré de Balzac n'aurait pas reniée, on découvre que la femme du ministre du travail, Eric Woerth, lui-même ancien ministre du budget, travaillait pour un " family office ", chargé de gérer une partie de la fortune de Liliane Bettencourt. On se rappelle alors que ce même ministre est toujours trésorier de l'UMP, le parti du président.

Et, à travers des enregistrements clandestins, réalisés par un ancien domestique au domicile de Madame Bettencourt, on s'aperçoit que cette dernière finançait probablement un certain nombre d'hommes politiques ; peut-être même Nicolas Sarkozy en 2007, lors de la campagne pour l'élection présidentielle.

La presse et le parti socialiste se déchaînent ; la droite tente de faire face, hormis le clan villepiniste, qui fait chorus avec l'opposition. Et Nicolas Sarkozy paraît lui-même désemparé. Que peut-il faire ? Que doit-il faire ? Tout le monde attend un geste politique. Mais le président peut-il se contenter simplement de remanier le gouvernement ? A ce stade, nul ne le sait car le pouvoir est face à des gens qui connaissent le contenu de ces enregistrements et qui ont choisi d'en distiller des morceaux pour faire monter progressivement la pression. Ce que, jusqu'à présent, ils ont réussi à faire.

Nous sommes donc devant une inconnue : nul ne sait si cette crise passera avec les vacances d'été ou bien si elle connaitra des développements politiques majeurs.

A ce stade, et sans préjuger du résultat des enquêtes de police et de justice qui ont démarré, voici quelques remarques pour tenter de comprendre. Tout d'abord, l'hystérisation de la scène politico-médiatique.

C'est François Mitterrand qui parlait de la " classe politico-médiatique " et il n'avait pas tort. Le climat d'aujourd'hui rappelle à s'y méprendre celui de l'hiver 1992-1993, où le président Mitterrand et le parti socialiste paraissaient englués dans des affaires touchant au financement de la vie politique, et où le premier ministre d'alors, Pierre Bérégovoy, était accusé d'avoir obtenu un prêt personnel d'un riche homme d'affaires, proche de François Mitterrand. Cela finit par le suicide de Pierre Bérégovoy et par la plus dure défaite jamais subie par la gauche en France, lors des élections législatives de 1993. Cette fois, tout a démarré sur un soupçon de conflit d'intérêts, du fait des fonctions du ministre du budget et de l'emploi de sa femme, en même temps que du cumul avec le poste de trésorier de l'UMP. On ne comprend d'ailleurs pas pourquoi l'UMP n'a pas décidé très vite de nommer un autre trésorier.

Même s'il est arrivé qu'un ministre socialiste soit en même temps trésorier du PS, ce type de cumuls devrait être interdit. En attendant que des faits éventuellement délictueux soient établis, tout fonctionne par amalgames à partir d'enregistrements clandestins au domicile de Liliane Bettencourt, dont on ne sait ni par qui ils ont été commandités, ni comment ils ont été transmis à la presse. Ce qui fait dire à Georges Kiejman, avocat de Liliane Bettencourt (qui fut lui-même ministre de François Mitterrand) que la France ressemble de plus en plus à ce que fut l'Allemagne de l'Est...

Il faut aussi noter que la notion de " conflit d'intérêts ", très présente et juridiquement active dans les pays de droit anglo-saxons, est une importation très récente en France. Avec le cumul des mandats par exemple (le maire d'une grande ville ou le président d'une région peut être aussi député ou sénateur), la classe politique vit elle-même en permanence en conflit d'intérêts. Dans nombre de professions, les va-et-vient sont incessants entre la sphère privée et la sphère publique, entre des postes importants, puis des grandes responsabilités dans un organe de régulation, etc, ...

On peut même dire que, à son sommet, la société française repose sur un entrelacs de conflits d'intérêts. C'est ce qui explique que le ministre du travail n'ait pas semblé comprendre qu'on puisse le lui reprocher. Cela me rappelle François Mitterrand qui, lorsqu'on lui parlait des financements occultes de la vie publique, avait coutume de répondre : " les autres l'ont toujours fait, pourquoi venez-vous me le reprocher ? ". Il semble cependant absolument nécessaire que cette notion de conflit d'intérêts entre dans les mœurs, ce qui supposerait, un peu partout, un vigoureux effort de transparence, qui ne peut être que salutaire.

Dans ce contexte, la gauche en fait trop. Michel Rocard, ancien premier ministre, et Simone Weil, deux personnalités à l'autorité morale incontestable, l'ont pourtant mise en garde, en demandant que cessent des condamnations sur la base de simples soupçons.

Rien n'y a fait et, malgré quelques personnalités, comme François Hollande, qui se distinguent par leur sobriété dans la critique et qui, justement, demandent des réponses précises à des questions précises, le PS a choisi l'escalade. Ce faisant, la gauche prend le risque d'être à son tour englobée dans une critique générale de la classe politique, ce qu'attestent les plus récentes enquêtes d'opinion, qui mêlent droite et gauche dans une même condamnation.

En outre, le désordre institutionnel et politique profite toujours à la droite. Le climat, que la gauche entretient actuellement, ne peut que profiter au populisme du Front national. Pour l'extrême droite, en effet, il n'y a jamais eu meilleur levier dans l'Histoire que la dénonciation du lien entre pouvoir et argent, entre politique et monde des affaires. Et même si la gauche impute au sarkozysme le monopole de ce mélange des genres, elle n'en sera pas moins à son tour victime du populisme qu'elle aura encouragé.

Il reste à souhaiter que les enquêtes de police et de justice soient diligentées rapidement et qu'elles permettent de faire la part entre le soupçon et la réalité.